Publiée le 01 Août 2010
...Quand la marmite exhale depuis deux heures ses senteurs exquises, quand
les légumes, en une valse hésitante et légère, tournent autour d'un beau
gîte à la noix, on prend une bonne poule vidée, flambée, troussée, que l'on
remplit d'une belle farce sérieuse : chair à saucisse marbrée de truffes
noires, foies de volailles et mie de pain, persil et gousse d'ail finement
hachées, le tout bien lié, graissé de fin beurre et discrétement humecté de
quelques gouttes de vieux montbazillac, voilà ma farce qui n'est pas une
plaisanterie.
Cette farce, mes amis, on la glisse dans la poule recousue avec soin, qui va
rejoindre le gîte à la noix dans la marmite où elle cuira lentement,
doucement, parfumant la maison de senteurs délicieuses.
.....
Si j'enlève le couvercle pour surveiller ma poule, tout rit, tout danse à la
surface. Les carottes, les navets, les poireaux, les gousses d'ail, le
bouquet de persil, esquissant une sorte de farandole indolente et rythmée au
tour de la poule, qui, couchée sur le flanc comme un navire échoué, étale à
mes regards charmés sa poitrine jaune comme l'ambre et sa carcasse fumante.
Au moment " psychologique", on retire la poule avec un soin respectueux pour
la servir, dans sa touchante majesté, sur un lit de persil vert enguirlandé
de belles écrevisses rubicondes.
Du gros sel dans une soucoupe blanche.
Ici, la moutarde obligatoire ; là les " pickles " joyeux !
On admire, on savoure, on s'exclame, on ne peut se rassasier de cette farce
appétissante qui sot des flancs bénis de la poule comme une explosion de
parfums.
Telle est la poule au pot....."
Et je vous l'assure, même sans truffe et écrevisse, c'est délicieux.
nicole.noel2
Croquis gastronomique de Fulbert-Dumonteil
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